Les petits casinos s’en sortent mieux

Au Canada, les ralentissements économiques ont touché presque tous les secteurs. L’univers des jeux d’argent, surtout celui des casinos terrestres, n’y a pas échappé. Depuis plusieurs années, la fréquentation recule, les établissements ne peuvent pas le nier; pourtant, certains casinos s’en sortent mieux que d’autres. Comment y parviennent-ils? C’est ce que nous allons tenter de comprendre.

Les casinos au Canada sont dans l’impasse

Aujourd’hui, au Canada, ouvrir un établissement de jeu exige des garanties substantielles — comprenez, des capitaux. Pour un casino de taille moyenne avec une centaine de machines et quelques tables, l’investissement initial se chiffre facilement à plusieurs dizaines de millions de dollars canadiens. Et cela sans compter les liquidités nécessaires pour obtenir l’agrément et le permis du régulateur provincial compétent (AGCO en Ontario, Loto-Québec au Québec, AGLC en Alberta, BCLC en Colombie-Britannique, etc.), indispensables pour opérer légalement. Il faut des fonds d’avance pour absorber les charges récurrentes — masse salariale, entretien, sécurité, taxes — et honorer les paiements aux joueurs gagnants. On comprend donc pourquoi ce sont surtout les grands opérateurs, comme Great Canadian Entertainment ou Gateway Casinos & Entertainment, qui ont la capacité de développer de vastes complexes au pays.

Ces derniers ont compris que désormais, il fallait proposer autre chose aux joueurs car peut être que la solution du casino immense et moderne n’est plus ce qui plait, en tout cas pas à la majorité des joueurs, car l’enjeu est là, conquérir une nouvelle clientèle.

Cette structure de coûts pèse lourdement sur les casinos. Beaucoup affichent aujourd’hui des finances fragilisées. S’ajoute la concurrence des plateformes de jeu en ligne, qui n’arrange rien. Et malgré les démarches auprès des autorités provinciales et des sociétés d’État, la situation n’évolue que lentement.

Les casinos doivent être optimisés

Les petits casinos s en sortent mieux
Le casino de Fort Mahon lors de sa construction

Face aux grands groupes, on trouve aussi des opérateurs plus modestes, souvent régionaux ou communautaires. Ceux-ci ont compris qu’il faut désormais offrir autre chose aux joueurs: le modèle du mégacasino ultramoderne ne séduit plus forcément la majorité. L’enjeu est de conquérir une nouvelle clientèle.

C’est ainsi que de petits casinos parviennent à tirer leur épingle du jeu. En s’implantant dans des municipalités de taille moyenne ou dans des régions moins touristiques, sur des superficies plus modestes et avec des charges plus légères, des exploitants indépendants peuvent se démarquer. Ils attirent une nouvelle clientèle, proposent une ambiance plus conviviale et rassurante, et facilitent l’entrée des joueurs occasionnels. Avec cette approche plus sobre, ces établissements grignotent des parts de marché aux grands réseaux nationaux et provinciaux qui peinent à réagir. Pour rester compétitifs, ces derniers devront s’adapter à cette nouvelle donne et rendre leurs casinos plus accessibles.