La nouvelle arme d’Enghien-les-Bains pour contrer le projet de casinos parisiens
Au début du mois d’avril, le ministère de l’Intérieur a fait savoir que le gouvernement français envisageait d’implanter un ou plusieurs casinos terrestres au cœur de la capitale française. Loin de ravir tout le monde, ce projet fait grand débat auprès de la municipalité de Paris, mais également dans la commune d’Enghien-les-Bains qui possède le seul et unique casino d’Île-de-France.
Pourquoi un tel projet ?
«[…] Le maire craint que cette perte appauvrisse fortement la politique culturelle de la ville. Il déclare que ce projet entraînerait[…] la fin du festival de jazz mais également […]la disparition des bainsnumériquestrès populaires dans cette commune du Val-d’Oise.»
Les casinos terrestres rapportent énormément d’argent dans les communes dans lesquelles ils sont implantés. En effet, les municipalités françaises reçoivent un pourcentage très juteux sur le chiffre d’affaire annuel de ces établissements. C’est pour cette raison que la ville de Paris a choisi de prendre part à ce lucratif marché en créant ce projet de casinos parisiens. La célèbre capitale a dû faire face à des pertes d’argent très importantes depuis 2008. En effet, même si une loi de 1920 interdit d’ouvrir un casino à moins de 100 kilomètres de Paris, les cercles de jeux y étaient, quant à eux, autorisés. Toutefois, depuis 2008, la ville a fait fermer huit des dix cercles que comptaient alors la capitale en raison de nombreux scandales financiers. La Place Beauvau a donc décidé de contre-attaquer en développant ce projet.
L’offensive d’Enghien-les-Bains
La ville d’Enghien-les-Bains se trouve très affectée par ce projet. En effet, la station thermale accueille le seul et unique casino d’Île-de-France. L’établissement compte donc de nombreux joueurs parisiens qui traversent le périphérique pour tenter de remporter des gains sur les jeux d’argent du casino. Si un ou plusieurs casinos voyaient le jour à Paris, il est très probable que ces joueurs préféreront rester dans la capitale au lieu de parcourir plusieurs vingtaines de kilomètres pour jouer à Enghien-les-Bains.
Le maire UMP de la ville, Philipe Sueur, avait déjà fait part de son inquiétude dans les médias. Selon lui, ce projet de casinos parisiens signerait la mort de celui d’Enghien-les-Bains et aurait des conséquences absolument catastrophiques sur l’économie de la ville. Ce dernier enregistre, en moyenne, un chiffre d’affaire annuel de 160 millions d’euros et 11 % de cette somme est redistribuée à la municipalité. Enghien-les-Bains perdrait donc beaucoup d’argent avec ce projet. Par exemple, le maire craint que cette perte appauvrisse fortement la politique culturelle de la ville. Il déclare que ce projet entraînerait « […] la fin du festival de jazz » mais également « […] la disparition des bains numériques » très populaires dans cette commune du Val-d’Oise.
Mais le combat n’est pas fini puisque c’est désormais au tour de Jean-Christophe Tirat, secrétaire fédéral de la Fédération des Employés et Cadres de la Force Ouvrière (FEC FO) de s’exprimer dans les médias. Le 01 mai dernier, le syndicaliste a fait savoir qu’il venait de mettre en ligne une pétition et qu’il invitait tous les Enghiennois à la signer. Il déclare que tous les habitants de la ville, sans distinction, doivent se réunir pour unir leurs forces afin que ce projet ne voie pas le jour. Toutefois, il est utile de rappeler que ce dernier devra être autorisé par le ministère de l’Intérieur, puis par la municipalité de Paris avant d’être totalement mis en route. Le rapport devrait être connu dans les jours qui suivent.